Dominique Desmichelle, neveu de Donald

Un petit mot pour vous dire mon émotion. Je me souviens bien de l’annonce de l’arrivée de Donald dans la famille ; pour moi, ce prénom était associé à Disney et je ne pouvais pas croire que quelqu’un puisse porter ce prénom ; mes souvenirs initiaux s’arrêtent là et je ne me souviens guère de la première fois où je l’ai rencontré, mais j’ai le vague sentiment d’avoir eu un soulagement : il ne ressemblait pas à un canard. Les images qui suivent se situent à Strasbourg avec mes passages dans le labo de chimie de Gie. Puis, ce fut surtout ces échanges de paroles et de pensées qui ont jalonné mon parcours d’adolescent puis d’adulte. Gie m’avait abonné en 1968 à la revue scientifique Sciences et Avenir et j’ai lu pendant des années tous les articles ; je devais en comprendre moins de 20% mais j’ai toujours été tenace et je sais qu’en matière intellectuelle ou spirituelle, il faut toujours, à l’inverse de son compte en banque, vivre au-dessus de ses moyens. Je crois que c’est le colloque de Cordoue Science et Conscience (1979) qui m’a ouvert à cette articulation entre le corps et l’esprit, mais je n’ai réalisé qu’après que les discussions de l’été avec Donald était ce qui nourrissait et surtout donnait une incarnation articulée à cette pensée, grâce à tout ce que Donald m’apportait. J’aimais ce mélange de rigueur scientifique et d’irrationnel chez lui, non dans la perspective d’un ésotérisme de pacotille, mais dans l’énigme de la rencontre de l’esprit et de la matière ; nous savons combien ces différences ne cessent de s’amenuiser.

Je revois les petits yeux enfoncés de Donald m’écoutant avec patience, et sûrement indulgence, sortir mes théories un peu fumeuses et surtout bien moins étayées que les siennes. J’avais une vraie jubilation (à tort peu avouée) à ces discussions et je trouvais qu’elles ne duraient jamais assez longtemps. Quand l’été revenait, j’attendais avec impatience ces échanges, quand bien même je n’avais pas lu les ouvrages qu’il m’avait recommandés. Il y aussi toute cette présence auprès de Bibou qui m’impressionnait même si j’avais le sentiment confus d’une forme de lutte perdue contre une énigme encore plus épaisse.

Bon, en fait, j’ai le sentiment (et la sensation aussi, très physique, très charnelle) que Donald reste au fond un peu un mystère pour moi. Il faudrait que je discute avec vous pour mieux saisir. Je vous embrasse.

Dominique Desmichelle, neveu de Donald

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